Voici donc le sel, puis la lampe et la ville.
Trois images communes.
Trois vérités proclamées.
Trois exigences à vivre.
Matthieu 5,13-16Le sel est connu à tous les niveaux du monde entier.
À toute nourriture, il donne goût et saveur, Jb 6,6.
Il assainit, conserve, vivifie.
On connaît bien sa symbolique biblique.
il figure la sagesse, exprime l’amitié,
traduit partout l’animation, la joie fraternelle, la vie, Col 4,6.
Il s’agit donc tout d’abord
de rester dans ce monde sans être de ce monde, Jn 17,15;
...
Nous avons à communiquer à la terre la saveur du Royaume !
Nous devons révéler au monde les secrets de la sagesse de Dieu, 1 Co 2,6-13 !
Car nous sommes porteurs d’une parole. La Parole de Dieu
qui est le sel de la vie.
Mais si le sel s’affadit, avec quoi salera-t-on ? Mt 5,132.
Vous êtes la lumière du monde, Mt 5,14.
La deuxième image employée par Jésus
est celle de la lampe que l’on n’allume pas
pour la mettre sous le boisseau,
mais bien sur le lampadaire afin qu’elle éclaire
tous ceux qui sont dans la maison ,5,15.
...
Avec saint Augustin, nous devons commencer par le reconnaître :
«Avoue que toi-même tu n’es pas la lumière...
La lumière que j’ai ne vient pas de moi.
C’est une lumière participée qui me vient toute de toi, mon Dieu» .
L’Église elle-même n’est pas la lumière,
mais le reflet de Sa lumière.
C’est «le Christ», dit le Concile, dans Lumen Gentium justement,
Mais c’est, avant toute chose, la lumière de l’amour.
Ce qu’avec le prophète Isaïe on pourrait appeler
le pur rayonnement de la vraie charité :
Alors ta lumière jaillira comme l’aurore...
Ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ta nuit sera comme la lumière du plein midi, 58,8-10.
Voilà où réside la véritable illumination du monde.
Dans ce rayonnement de clarté qui jaillit des actes de pur amour.
À ce signe, tous vous reconnaîtront pour mes disciples, nous dit le Christ,
à l’amour que vous aurez les uns pour les autres, Jn 13,35.
La visibilité de la communauté est celle du bien qu’elle fait.
C’est parce qu’ils ont pu dire : «Voyez comme ils s’aiment»
que l’entourage des premiers chrétiens a pu reconnaître au milieu d’eux la présence du Christ.
Et que beaucoup, à l’appel de cette lumière, Ac 2,42-47 ; 6,7 ; Ph 2,15 ; 1 Th 5,5-8,
sont devenus chrétiens à leur tour.
Là où est l’amour, là est Dieu, est-il écrit, 1 Jn 4.7.
C’est donc bien notre amour qui est lumière de Dieu !
La troisième image est la plus brièvement mentionnée.
Elle n’est pas pour autant la moins belle.
C’est celle de la ville sise au sommet d’un mont
et qui ne peut être cachée, Mt 5,14.
À première vue, le rapprochement avec la lumière peut paraître étonnant.
Le voyageur égaré en pleine nature dans la nuit
comprend vite pourtant ce que peut représenter
pour tous ceux qui marchent ou errent au loin, dans la campagne,
toutes ces lampes ainsi allumées d’une ville haute habitée.
Oui, le sel de la terre que peuvent devenir nos vies
salées par le feu de la parole de Dieu, Mc 9,49 ;
la lumière du monde que peuvent être nos liturgies
éclairée par l’amour fraternel et la foi rayonnante, Ph 2,15 ;
la ville haute que peuvent représenter nos communautés
élevées dans l’unité en messagères de paix, Ph 4,4-9 ;
tout cela n’a qu’un but : la gloire de Dieu !
Alors, nous dit Jésus, en voyant ce que vous faites de bien,
les hommes rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.
Frère Pierre-Marie, St Gervais, Paris
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