mercredi 12 février 2014

St Cyrille et méthode, deux patrons de l'Europe, 14 février

 
                                Act. 13,46-49. / Ps 117(116),1.2. / Lc 10,1-9
 

Le 14 février, c'est la fête de deux patrons de l’Europe, saint Cyrille et saint Méthode, deux frères originaires de Byzance, qui furent au IXème siècle, apôtres des Slavons.

L’Eglise nous invite à nous imprégner de l’urgence de la mission ; ou plus fondamentalement encore : afin de nous rappeler la dimension essentiellement missionnaire de toute vie chrétienne. Comme il le fit pour ses apôtres, Jésus appelle à lui ses disciples pour « être avec lui et pour les envoyer prêcher », Mc 3, 14. L’un ne va pas sans l’autre. Le baptême à la fois nous incorpore au Christ, et fait de nous des « Envoyés ».

Les deux actions sont accomplies dans le même Esprit qui accompagne tout le mouvement de l’incarnation rédemptrice. L’exhortation de Jésus résonne comme un dernier « briefing » de volontaires, prêts à partir pour une « mission impossible » :

« Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ». Des équipes de deux, pas plus, car « les ouvriers sont peu nombreux ». La prudence n’exigerait-elle pas dès lors d’attendre que les disciples soient en plus grand nombre ? Réponse : « “La moisson est abondante” et ne peut attendre : la récolte risquerait d’être perdue. Votre engagement résolu dans la mission que je vous confie incarnera votre prière au Père, lui demandant “d’envoyer des ouvriers pour sa moisson” ». Le sang des martyrs, constatait déjà Tertullien, est la semence des chrétiens. Dieu ne se laisse pas vaincre en générosité, et donne à son Eglise tout ce dont elle a besoin dans la mesure même de son engagement au service du Royaume : « Cherchez d’abord le Royaume, et le reste vous sera donné par surcroît : le Père sait ce dont vous avez besoin », Mt 6, 32-33.

... Aurions-nous perdu le zèle missionnaire ? N’avons-nous pas su entretenir le Feu de l’Esprit ? Le Seigneur ne saurait permettre qu’il s’éteigne, mais reconnaissons que la Flamme étouffe sous un monceau de cendres d’indifférence. Il est urgent de souffler sur les braises de notre baptême afin que se lèvent les apôtres du troisième millénaire que nous ont mérités les innombrables martyrs du XXème siècle, eux qui ont si généreusement mêlé leur sang à celui du Christ pour en féconder notre terre.

Et quelle est la mission des témoins de l’Evangile ? Le programme pastoral est celui de l’Eglise de tous les temps. Saint Paul l’écrivait déjà aux chrétiens de Corinthe : « Ce que nous proclamons, ce n’est pas nous-mêmes » (ou quelque doctrine que nous aurions « bricolée » à partir de diverses traditions, saupoudrée de christianisme) ; c’est ceci : « Jésus Christ est Seigneur, et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus ».

Sommes-nous encore conscients de la grandeur de ce ministère que dans sa miséricorde, Dieu nous a confié ? Face à un monde qui cherche à nous culpabiliser sur certaines actions historiques de l’Eglise, « nous n’avons aucun motif de honte » : nous savons fort bien que « nous portons en nous ce trésor de la Révélation comme dans des poteries sans valeur ». Les erreurs du passé ne doivent pas nous empêcher de « manifester la vérité » ; bien plus : nous ne pouvons pas nous taire, car Dieu a « fait resplendir dans nos cœurs la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ », et cette connaissance est destinée à tous.

Oui « le règne de Dieu s’est fait tout proche de nous » en Jésus Christ notre Seigneur. « Adorons-le éblouissant de sainteté. De jour en jour proclamons son salut ; racontons à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles », Ps 95 [96]).

Père Joseph-Marie Verlinde

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