vendredi 16 mars 2012


Saint Joseph  -  19 mars
Frère Pierre, fraternité de Jérusalem, Magdala, Sologne.

Tel Fils, tel Père.
Sous la lumière de lEsprit Saint, le regard de Joseph s’était transformé. Le juste qui vit par la foi allait au-delà des apparences et voyait l’invisible. Dans le fils du charpentier, Joseph contemplait l’Artisan de l’univers, qui fait tout avec « poids et mesure ». Tout basculait. Il lui avait donné son nom, Jésus ; mais Jésus était aussi l’Emmanuel, "Dieu-avec-nous".
À l’écoute des Écritures, Joseph contemplait la réalisation des prophéties le concernant, celle d’Isaïe en particulier, où il était dit que cet enfant qui avait grandi sous son regard, s’était fortifié, était aussi  « le Conseiller-Merveilleux, le Dieu Fort » et même, qui le croirait, « Père-à-jamais », Is 9,5. Loin de se brouiller dans son esprit, cette révélation apportait un surcroît de lumière.

« Vous êtes tous fils du Très-Haut », Ps 82, 6, assurément ; mais Jésus l’était à un titre éminent : « Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut », Lc 1, 32, lui avait chuchoté Marie. C’était la parole de l’Ange.
Ainsi, regardant Jésus, Joseph avait tout pour adorer.
« Qui me voit, voit le Père », dira plus tard Jésus à Philippe, Jn 14, 9.
En Joseph, Jésus pouvait contempler un reflet, un miroir de la perfection de son propre Père du ciel, de sa sagesse, de sa sainteté, en somme la plénitude de son Père, dont il était toujours le Fils. Il n’avait pas cessé d’être Dieu en devenant homme.
En voyant Joseph travailler, beaucoup travailler, Jésus pourra dire : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi je travaille », Jn 5,17. Jésus était initié au travail par Joseph et l’imitait. Et Jésus dira : « Le Père me montre ce que je dois faire... Tout ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement ». « Le Fils ne peut rien faire qu’il ne le voit faire par le Père ». « Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait », Jn 5,19s.
Jésus voyait en Joseph la providence qui conduisait sa vie. Son père lui donnait sa nourriture, l’éloignait des dangers, de la main d’Hérode en particulier. Au-delà, Jésus s’en remettait à la Providence divine, à la main de Dieu qui le dirigeait, sans pour autant le soustraire aux événements.
Jésus voyait en Joseph le juste qui vit de la foi, soumis en tout à la volonté de Dieu, de Dieu son Père. La grâce de Joseph pour Jésus fut de ne pas arrêter à lui-même le maître-mot d’Abba, Père, mais de le laisser filtrer au-delà de lui-même, son Abba, notre Abba. Amen.

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