dimanche 10 avril 2011

Eusèbe Le Gallican, A la descente du Christ, l'éternelle nuit des enfers a resplendi


Samedi saint


Heb 4,1-11

Jn 20,1-9


Eusèbe Le Gallican

5e siècle

moine, évêque





Ciel, exulte !

Terre, réjouis-toi !

Ce jour a resplendi pour nous de l'éclat du tombeau, plus qu'il n'a brillé des rayons du soleil. Que les enfers acclament, car ils ont désormais une issue ; qu'ils se réjouissent, car c'est pour eux le jour de la visite ; qu'ils exultent, car ils ont vu, après des siècles et des siècles, une lumière qu'ils ne connaissaient pas, et dans l'obscurité de leur nuit profonde ils ont enfin respiré ! O belle lumière que l'on a vue poindre du sommet du ciel blanchissant, tu as revêtu de ta clarté soudaine « ceux qui étaient assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort ».


A la descente du Christ, l'éternelle nuit des enfers a resplendi aussitôt et les cris des affligés ont cessé ; les liens des condamnés se sont rompus et sont tombés ; les esprits malfaisants ont été saisis de stupeur, comme frappés d'un coup de tonnerre...



Dès que le Christ descend, les sombres portiers, aveugles dans leur noir silence et courbant le dos sous la crainte, murmurent entre eux : « Qui est ce redoutable, éblouissant de blancheur ? Jamais notre enfer n'en a reçu de pareil ; jamais le monde n'en a rejeté de pareil dans notre gouffre... S'il était coupable, il n'aurait pas cette audace. Si quelque délit le noircissait, il ne pourrait jamais dissiper nos ténèbres par son éclat.


Mais s'il est Dieu, que fait-il au tombeau ?

S'il est homme, comment ose-t-il ?

S'il est Dieu, pourquoi vient-il ?

S'il est homme, comment délivre-t-il les captifs ?...


Oh, cette croix qui enfante notre malheur ! Le bois nous avait enrichis et le bois nous ruine. Cette grande puissance, toujours redoutée des peuples, a péri !

Homélie 12 A ; CCL 101, 145 (trad. Solesmes, Lectionnaire, vol. 3, p. 21 rev.

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