vendredi 26 avril 2013







Saint Macaire le Grand d'Egypte est né autour de 331 dans le village de Ptinapor en Egypte
 
 
« Nous ferons notre demeure chez lui »

Jn 14,22-24

 


O compassion ineffable de Dieu, qui se donne gratuitement lui-même à ceux qui croient que Dieu, après  un peu de temps, habitera dans le corps de l’homme et que le Seigneur aura dans l’homme une demeure splendide ! De même que Dieu a créé le ciel et la terre pour que l’homme y habite, ainsi a-t-il créé le corps et l’âme de l’homme pour qu’il soit sa propre demeure, pour qu’il y habite et repose dans le corps, comme dans sa propre maison, ayant pour épouse pleine de beauté l’âme bien aimée, faite à son image : « Je vous ai fiancés à un unique Epoux, dit l’Apôtre, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure », 2 Co 11,2 ; et encore : « Nous sommes sa demeure », Hb 3,6.

Ni les sages avec toute leur sagesse, ni les prudents avec toute leur prudence, n’ont pu comprendre la subtilité de l’âme, ni dire ce qu’elle est ; seuls ont pu le faire ceux à qui la compréhension en a été révélée par l’Esprit Saint, et à qui l’exacte connaissance de l’âme a été donnée. Mais, considère maintenant, discerne et comprends ce qu’il en est. Ecoute : Lui est Dieu ; elle n’est pas elle, la créature ; Lui est artisan ; elle, l’ouvrage. Il n’y a rien de commun entre sa nature et la sienne. Mais, dans son amour et sa compassion infinis, ineffables et incompréhensibles, il lui a plu d’habiter dans cet ouvrage et cette créature raisonnable, précieuse et de choix, « afin, comme le dit l’Ecriture, que nous soyons comme les prémices de ses créatures », Jc 1,18, pour que nous soyons la sagesse et sa communion, sa propre demeure, sa propre épouse précieuse et pure.

                Alors que de tels biens nous sont proposés, que de telles promesses nous sont faites, que tant de bienveillance nous a été témoignée par le Seigneur, ne soyons pas négligents, mes enfants, ne tardons pas à nous élancer vers la vie éternelle et à nous livrer complètement au bon plaisir du Seigneur, il nous délivre de la prison, ténébreuse des passions d’ignominie, et pour qu’il prenne la défense de sa propre image et de son œuvre, qu’il la rende resplendissante et fasse devenir l’âme saine et pure, et qu’ainsi nous soyons jugés dignes de sa communion de l’Esprit, glorifiant le Père, et le Fils, et le Saint Esprit, dans les siècles. Amen.

In Les homélies spirituelles, Spiritualité orientale 40, Bellefontaine, 1984, p. 356 s.

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