mardi 21 avril 2009

LA PEDAGOGIE DIVINE DE LA LECTIO DIVINA

3ème partie suite des 12 convictions 12/12

9. Accueil personnel et communautaire de la Parole de Dieu. La pédagogie de la Lectio Divina nécessite un engagement et une démarche personnelles, une implication de toute la personne qui trouvera son rythme quotidien d’accueil de la Parole de Dieu, en tenant compte des contraintes de son état de vie et de sa disponibilité réelle. Démarche personnelle ne veut cependant pas dire individuelle. La Lectio Divina a en effet besoin, pour s’épanouir, d’une communauté chrétienne avec qui la foi pourra être célébrée et la Parole de Dieu, reçue personnellement, pourra être partagée. Une communauté qui se rassemble pour vivre ensemble régulièrement un temps particulier de Lectio Divina, recevant ensemble la même Parole, où tous sont conviés ensemble à ce « repas de la Parole », soutient la fidélité de chacun dans sa démarche personnelle quotidienne et permet de s’offrir réciproquement telle ou telle Parole reçue et méditée.


10. Lectio divina et lectures de la Messe. Il est évidemment possible de s’appuyer, pour la Lectio Divina, sur les lectures proposées pour la liturgie de la messe quotidienne. Beaucoup vivent déjà ainsi la prière de la Parole et avec profit. Cependant, les lectionnaires liturgiques ne sont pas faits pour constituer un programme de Lectio Divina ; il serait plus juste de dire qu’ils la présupposent et en sont le prolongement dans la célébration communautaire des mystères divins. La lectio divina a en effet, nous venons de le souligner une pédagogie propre.


11. Parole de Dieu et Eucharistie. La liturgie eucharistique ne sépare pas l’accueil du Christ dans sa Parole et dans son Corps et son Sang. La contemplation, fruit de la prière de la Parole, et la Communion eucharistique se rejoignent et se nourrissent réciproquement. Ils célèbrent la présence réelle du Christ dans la vie du croyant, ils creusent la communion, dès « aujourd’hui », dans le Christ, avec le Père. L’Eglise offre au croyant, comme le rappelle saint Jérôme, de se nourrir de la chair et du sang du Christ non seulement dans le mystère de l’autel, mais aussi dans la lecture des Ecritures. De manière pédagogique, et sans réduire la Parole de Dieu à une simple étape préparatoire et secondaire, la démarche de la Lectio Divina peut s’accomplir dans l’adoration eucharistique et, plus encore, dans la participation à la messe.


12. Marie, modèle de l’accueil de la Parole de Dieu. Marie, dans les Evangiles, est toujours très étroitement liée à l’accueil de la Parole. Elle est celle qui médite la Parole qu’elle garde fidèlement en son cœur, Lc 2,19.51 ; 8,21. Elle a été suffisamment disponible pour répondre à l’ange : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta Parole », Lc 1,38 et pour porter en elle le Verbe fait chair, afin de l’offrir au monde. Enfin, la Parole de Dieu, priée, méditée, enfouie en elle, lui a donné les mots pour exprimer sa prière dans le chant du Magnificat. Lorsque le vin manque au festin des hommes, la Mère de Jésus se tourne vers les servants du repas et leur dit – nous dit – : « Faites tout ce qu’il vous dira », Jn 2,5. Au pied de la Croix, la Mère de Jésus nous (si du moins nous nous reconnaissons comme « disciples bien-aimés ») est donnée pour mère ; nous lui sommes confiés comme ses enfants, Jn 19,26-27. La prière du chapelet, par exemple, nous invitant à parcourir les mystères de la vie du Christ avec Marie, peut ainsi être priée dans le prolongement de la Lectio Divina.

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