vendredi 14 novembre 2008

LECTURE GRATUITE ET PRIANTE, ECOUTE DE DIEU ET DOCILITE

Saint Cyprien de Carthage a formulé une des lois fondamentales de la lecture biblique, lorsqu’il a dit : «Ou prie assidûment, ou lis ; tantôt parle avec Dieu, tantôt écoute-le». Origène serait pourtant le premier avec lequel serait apparue «avec netteté la pratique d’une lectio divina». Nous savons qu’il avait été formé par des maîtres israélites ; or la lecture de la Bible en synagogue se faisait dans une ambiance de louange et un environnement de chants, et les Juifs connaissaient déjà la lecture savourée et priante de la Bible. Origène était fidèle à ce principe de lecture gratuite, faite dans un climat de recueillement, de passivité, d’écoute de Dieu et de docilité, car, dans sa vie et celle de ses compagnons, selon St Jérôme, «la lecture succédait à la prière et celle-ci à la lecture».
Ce qui est, par contre, spécifiquement chrétien – cela va de soi -, c’est le parallélisme établi entre les deux alliances. Nous trouvons déjà cela dans les évangiles. Ainsi, lorsque Jésus, à Nazareth, s’applique à lui-même les paroles d’Isaïe 61,1-2 : «L’Esprit du Seigneur est sur moi…», Luc 4,16-30 et lorsque, cheminant avec les disciples d’Emmaüs, «commençant par Moïse et tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui les concernait», Luc 24,27. Dès les lendemains de la Résurrection, les Apôtres reprendront cette méthode, car Saint Pierre, dans le discours de la Pentecôte, dit voir dans le miracle des langues la réalisation de la prophétie de Joël 3,1-5, Actes 2,16-21, et dans la Résurrection de Jésus, celle du psaume 16, Actes 2 ,25-32 ; Ps 16,8-11 et du Psaume 110,1, Actes 2,34-35, Etienne, dans son discours devant le Sanhédrin Actes 7,1-53, et Paul, dans celui d’Antioche de Pisidie, Actes 13,16-41, ainsi qu’à travers ses épîtres, procéderont de même. Les Pères du Désert ont continué cette méthode.

Dom Louis Leloir, O.S.B., Désert et communion, témoignages des Pères du Désert recueillis à partir des Paterica arméniens, spiritualité orientale, N° 26, 241-242.

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