mercredi 23 juin 2010

La prière commune, Carmel de Mazille

 Dans la vie quotidienne, quelques mots de bienveillance ou d’émerveillement peuvent changer l’atmosphère...
Dans la prière commune, notre parole reprend en écho la Parole de Dieu, pour rendre grâces, ou appeler la paix… Cette parole est porteuse d’une charge positive, effective, qui dépasse celui qui la prononce,
qui dépasse l’espace où elle est proférée,
qui dépasse même la finalité précise pour laquelle elle est priée.
Elle reçoit une densité spirituelle, que la foi lui confère et qui en démultiplie la portée.

Étonnante pédagogie de la liturgie, qui nous conduit
par des répétitions, des refrains, des litanies…
Paroles maintes fois reprises comme pour tailler, marteler, limer, redresser…
Ainsi la liturgie est une œuvre que nous accomplissons et qui nous accomplit.
Les mots que nous reprenons dans la psalmodie ont charrié tant de prières, depuis des millénaires…
Ils ne sauraient nous laisser indemnes ! Prononcés par nos lèvres, ils pénètrent en nous, et nous arriment à la foi de tout un peuple, par-delà le temps et l’espace.

Vivantes, efficientes, nos paroles de prière jettent des ponts, poussent des portes, ouvrent des espaces dans lesquels l’Esprit de Dieu peut agir.
Il y a un va-et-vient d’activité entre la Parole de Dieu et nos paroles.
Ce va-et-vient d’activité existe aussi entre tous ceux qui prient l’office,
acte essentiellement communautaire.
Alternée, renvoyée en répons, reprise en écho, la Parole rebondit…
Elle va de l’un aux autres, et s’amplifie.
Elle nous façonne une âme fraternelle, affine la communion,
nourrit et actionne les membres du Corps
que l’Esprit construit en nous et entre nous .

Carmel de Mazille

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