mercredi 14 septembre 2011

Saint Cyrpien, La prière humble et secrète


Evêque de Carthage au milieu du IIIe siècle, Saint Cyprien est une des figures de l'Église primitive. Vers 250, il écrit un traité sur la prière, influencé par Tertullien. Il subit le martyre sous la persécution de Valérien le 14 septembre 258.



Chez l’homme qui prie, la parole et la demande doivent être paisibles et modestes en présence de Dieu. Il faut que le regard divin trouve plaisir à l'attitude du corps et au ton de la voix. Le Seigneur nous a dit de prier dans le secret, dans des lieux cachés et retirés et même dans notre chambre. C'est ce qui s'accorde le mieux avec la foi, car nous savons que Dieu est présent partout, que par la plénitude de Sa gloire Il pénètre dans ce qu'il y a de secret et de caché. « Je suis un Dieu proche, et non un Dieu lointain. Si un homme s'enfonce dans des retraites, est-ce que moi, je ne le verrai pas ? ».

Lorsque nous nous rassemblons avec nos frères, et que nous célébrons les sacrifices divins avec le prêtre de Dieu, nous devons rester attentifs à la modestie et au bon ordre. Nous ne devons pas éparpiller nos prières en paroles informes ni jeter vers Dieu dans un bavardage bruyant, une requête qui devrait être portée par la modestie. Dieu écoute non la voix mais le cœur, et nous n'avons pas à attirer par nos cris l'attention de Celui qui voit les pensées. « Que toutes les Églises le sachent : moi, je sonde les reins et les cœurs ».

Au premier livre des Rois, Anne préfigure l'Église. Elle n'implorait pas Dieu à grands cris, mais le priait en silence dans le secret de son cœur. Sa prière était cachée, mais sa foi était manifeste ; elle parlait non des lèvres mais du cœur, car elle savait que Dieu entend ce langage. C'est pourquoi elle a obtenu ce qu'elle demandait, car elle suppliait avec foi. « Elle parlait dans son cœur, elle remuait les lèvres, mais on n'entendait pas sa voix ; et le Seigneur l'exauça ». De même nous lisons dans les Psaumes : « Parlez dans vos cœurs, et regrettez vos fautes ». Par Jérémie, le Saint-Esprit nous donne le même enseignement : « C'est dans notre esprit qu'il faut T'adorer, Seigneur ».

Celui qui adore ne doit pas ignorer comment le publicain priait dans le Temple à côté du pharisien. Le publicain ne levait pas les yeux vers le ciel avec effronterie, il ne tendait pas les mains avec insolence. Il se frappait la poitrine, il reconnaissait ses péchés intérieurs et cachés et implorait le secours de la divine miséricorde. Alors que le pharisien se complaisait en lui-même, le publicain obtint d'être sanctifié de préférence à celui-ci, car il priait sans mettre l'espérance de son salut dans son innocence, puisque personne n'est innocent. Mais il priait en confessant ses péchés, et sa prière fut exaucée par celui qui pardonne aux humbles.

In Livre des jours, le Cerf/DB, p. 856-857.

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