mardi 24 novembre 2009

Jean Cassien, être vivifié par l'aliment des Ecritures, les psaumes

Jean Cassien naquit vers 350, selon les uns en Egypte, selon les autres en Scythie, suivant le plus grand nombre dans les Gaules. Il s'accoutuma, dès sa jeunesse, aux exercices de la vie ascétique, dans un monastère de Bethléem.La haute réputation de sainteté qu'avaient les solitaires qui habitaient les déserts de l'Egypte l'engagea, vers l'an 390, à aller les visiter. Il fut accompagné par Germain, son parent et son compatriote. Frappés l'un et l'autre des beaux exemples de vertu qu'ils avaient sous les yeux, ils passèrent plusieurs années dans la solitude de Scété et dans la Thébaïde. Ils allaient nu-pieds comme les moines du pays, étaient pauvrement vêtus, et n'avaient pour subsister que le travail de leurs mains. Leur vie était fort austère, et ils mangeaient à peine par jour 2 pains de 6 onces chacun.

En 403, ils se rendirent tous deux à Constantinople, et y entendirent les instructions que faisait saint Jean Chrysostome. Cassien fut ordonné diacre et employé au service de l'église de cette ville. Le saint archevêque ayant été exilé, Cassien et Germain allèrent à Rome. Ils étaient, au rapport de Pallade, porteurs des lettres dans lesquelles le clergé de Constantinople prenait la défense de son pasteur persécuté. Cassien fut élevé au sacerdoce dans l'Occident, après quoi il se retira à Marseille, où il fonda, vers 413, deux monastères, l'un pour les hommes et l'autre pour les femmes. Saint-Victor de Marseille (Sanctus Victor Massiliensis) est une très-ancienne et illustre abbaye qui passera quelques siècles après à l'Ordre de Saint-Benoît, double, comme nous venons de le faire remarquer. Celui des hommes fut bâti dans le lieu où était anciennement " la Confession " ; celui des femmes fut consacré sous le titre de Saint-Sauveur.
http://%20hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/07/23/...


Jean Cassien, conférence - les psaumes

CELUI qui est vivifié par l'aliment des Écritures dont il ne cesse de se nourrir, se pénètre à ce point de tous les sentiments exprimés dans les psaumes qu'il les récite désormais. non pas comme ayant été composés par le Prophète, mais comme s'il en était lui-même l'auteur, et comme une prière personnelle, dans les sentiments de la plus profonde componction du cœur: il estime du moins, qu'ils ont été faits exprès pour lui, et il reconnaît que ce qu'ils expriment ne s'est pas réalisé seulement autrefois par le ministère du prophète ou dans la personne du prophète, mais trouve encore tous les jours en sa propre personne son accomplissement.

C'est qu'en effet les divines Écritures se découvrent à nous plus clairement, et c'est leur cœur en quelque sorte et leur moelle qui nous sont manifestés, lorsque notre expérience, non seulement nous permet d'en prendre connaissance, mais fait que nous prévenons cette connaissance elle-même, et que le sens des mots ne nous est pas découvert par quelque explication, mais par l'épreuve que nous en avons faite. Le cœur pénétré des mêmes sentiments que ceux dans lesquels le psaume a été chanté ou composé, nous en devenons, pour ainsi dire, les auteurs; et nous en prévenons la pensée, plutôt que nous ne la suivons: nous saisissons le sens, avant d'en connaître la lettre.

Nous trouvons tous les sentiments exprimés dans les psaumes; mais, parce que nous voyons très clairement, comme dans un pur miroir, tout ce qui nous est dit, nous en avons une intelligence beaucoup plus profonde. Instruits par ce que nous sentons nous-mêmes, ce ne sont pas à proprement parler pour nous des choses que nous aurions apprises par ouï-dire, mais nous en palpons, pour ainsi parler, la réalité, pour les avoir perçues à fond: elles ne nous font pas l'effet d'être confiées à notre mémoire, mais nous les enfantons du fond de notre cœur, comme des sentiments naturels et qui font partie de notre être; ce n'est pas la lecture qui nous fait pénétrer le sens des paroles, mais l'expérience acquise auparavant. Par cette voie, notre âme parviendra à la pureté de la prière qui non seulement ne s'occupe à la considération d'aucune image, mais encore ne s'exprime ni par la parole ni avec des mots; mais jaillit dans un élan tout de feu, un ineffable transport. une impétuosité d'esprit insatiable. C'est alors que l'âme, ravie hors des sens et de tout le visible, épanche vers Dieu sa prière en des gémissements inénarrables et des soupirs.

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