Le progrès spirituel chez Grégoire de Nysse (4ème
siècle)
La grâce de l’Esprit et l’œuvre
bonne, concourant à la même fin, comblent de cette vie bienheureuse l’âme dans
laquelle elles se réunissent. Séparées au contraire, elles ne procureraient à
l’âme aucun profit. Car la grâce de Dieu est de telle nature qu’elle ne peut
visiter les âmes qui refusent le salut ; et le pouvoir de la vertu humaine ne
suffit pas à lui seul pour élever jusqu’à la forme de la vie [céleste] les âmes
qui ne participent pas à la grâce. "Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ;
si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes", Ps 126, 1.
Il faut à la fois mettre tout son
entrain, toute sa charité, toute son espérance, dans les labeurs de la prière,
du jeûne et des autres exercices, et rester cependant persuadé que les fleurs
et les fruits de ce travail sont l’œuvre de l’Esprit. Si quelqu’un en effet,
met le succès à son compte et attribue tout à ses efforts, la jactance et
l’orgueil pousseront chez lui, au lieu des bons fruits. […] Que doit donc faire
celui qui vit pour Dieu et pour son espérance ? Soutenir allègrement les
combats de la vertu, mais fonder sur Dieu seul la liberté de l’âme […] et son
ascension vers la cime des vertus.
La vie parfaite est celle dont
aucune borne ne limite le progrès dans la perfection et que la croissance
continuelle de la vie vers le meilleur est la voie pour l’âme vers la
perfection.
Nulle limite ne saurait
interrompre le progrès de la montée vers Dieu, puisque d’un côté le Beau n’a
pas de borne et que de l’autre la croissance du désir tendu vers Lui ne saurait
être arrêtée par aucune satiété.
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